Dernier été en Camargue. Cela sonne comme un au-revoir. Quand nous avons pris la décision de quitter Toulouse, nous avions envie d’un changement de vie radicale. J’avais 35 ans, lui 39 ans. Nous avions construit toute notre vie d’adulte dans la ville rose et bizarrement, je n’ai eu aucun mal à la quitter. Je crois même avoir éprouvé un certain soulagement. Jamais je ne m’y suis sentie chez moi. Nous avions une vie agréable, des relations amicales sincères mais je me suis malgré tout toujours sentie étrangère. Car tout était effort et adaptation.
Étais-je vraiment moi là-bas ? Durant 14 ans, j’ai tenté de rentrer dans une case au lieu de créer la mienne. L’affaire MERAH a tout fait basculer. Nous étions devenus les fantômes de nos vies. L’évidence d’un changement de cap dans le Sud s’est imposée.
Coup de coeur pour ce joli village aux portes de la Camargue et cette grande maison avec vue. Elle n’était pas parfaite, mais elle avait tout ce que l’on désirait. Notre entourage n’a pas compris. Vivre dans un village pour des personnes si actives, cela sonnait un peu comme un paradoxe. Et pourtant, si nous adorons l’un et l’autre l’émulation des grandes villes, nous ressentions fort ce besoin de nature et de sérénité. Certaines amitiés se sont naturellement envolées. D’autres se sont renforcées. Quoiqu’il en soit, nous avions cette certitude que ce choix était le bon pour notre famille. Les gens qui comptent sont restés, l’essentiel est là.
Nous étions les 3 mousquetaires. Ensemble, nous étions chez nous. Ce que je ne savais pas c’est qu’une petite personne était en train de grandir en moi. Jeanne était déjà là. La famille s’est agrandit. Qilak, Jeanne, Happy, June. De 3 nous sommes désormais 7.
Maman disait souvent : « le bonheur se multiplie, il ne se divise pas« , elle avait raison.
Cette nouvelle vie nous a réparés. Nous avons enfin su imposer nos choix et avons apprivoisé notre liberté. J’ai fait la paix avec mes démons liés au passé et à la perte d’être chers, admis que je n’étais coupable de rien. Aujourd’hui, l’équilibre est encore fragile mais pour la première fois de ma vie, je me fais confiance.
Nous partirons à la Toussaint vers un nouvel horizon. La promesse d’un changement de vie personnel et professionnel. Entre stress et excitation, c’est en Avignon que nous poserons nos valises à l’automne. Un coup de coeur fou qu’il me tarde de partager avec vous. Serons-nous aussi heureux dans notre nouvelle maison ? Tant que nous serons ensemble, j’ai toujours pensé que rien ne pourrait altérer ce bonheur. Là où ils sont, je suis chez moi.
Un dernier été ici à partager et rêver. L’occasion de rendre honneur à cet écrin qui a fait naître tant de beaux projets. Bon vent petite maison et merci pour tout cet amour que tu as insufflé dans nos vies. C’était beau, c’était fort 💛 On ne t’oubliera jamais.
Passez un bel été.
Clémentine
Dernier été en Camargue © Clémentine Marchal
Dernier été en Camargue © Clémentine Marchal
Dernier été en Camargue © Clémentine Marchal
Dernier été en Camargue © Clémentine Marchal
Dernier été en Camargue © Clémentine Marchal
Dernier été en Camargue © Clémentine Marchal
Dernier été en Camargue © Clémentine Marchal
Dernier été en Camargue © Clémentine Marchal
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