« Mais c’est un vrai métier d’être rédactrice en chef d’un blog de mariage ? »
Bizarrement on me pose très souvent cette question. Je crois que nous sommes pour beaucoup un peu des ovnis. « Des rédactrices de journaux intimes digitaux ». Moi, ma vie, mon oeuvre, blablabla. Parler de sujets légers n’amène pas assez de sérieux. Alors oui, on ne va pas se mentir, je ne sauve pas des vies, pas plus d’ailleurs que mon facteur ou mon comptable. Je suis peut être un poil moins utile à l’humanité, mais j’amène ma touche de légèreté et de joli.
Je sais que le monde ne tourne pas vraiment rond, mais j’aime à penser qu’une maxi dose d’amour est réconfortante. Le blog de Madame C est devenu mon arme anti-grisaille qui distille ses belles histoires et inspirations. Mais ne vous y trompez pas. Derrière cette apparente légèreté, il y a aussi des années de travail.
Sur instagram, je vous ai engagé à me poser vos questions sur le sujet. J’ai pensé qu’un article serait la meilleure réponse…
Comment as-tu débuté ?
Au commencement, une jeune maman qui dormait peu. C’était en Février 2007. Les nuits étaient courtes, j’ai toujours aimé écrire et partager.
A l’époque aucun blog n’existait sur le sujet. Bizarrement j’aurai pu écrire un blog maman, j’ai préféré babiller mariage. Je rêvais de devenir Wedding planner, un blog c’était moins radical. J’ai donc été la première et aujourd’hui, je suis assez fière de cette particularité.
Avec les années, le blog de Madame C s’est fait sa petite place. Durant 9 ans, le blog était une activité bis. Aujourd’hui, il est au centre de mes priorités professionnelles. Et cela change tout. En 2 ans, mon audience a été multipliée par deux et celles qui savent, savent. Avec l’arrivée en force de Facebook et d’instagram, beaucoup de blogs stoppent leur activité. C’est triste car un compte instagram ne peut pas avoir la même pertinence qu’un blog.
Comment choisis-tu tes sujets ?
Au feeling, selon les saisons, mes envies et mes rencontres. J’aime l’idée d’être surprise et d’accueillir l’imprévu. Je reçois chaque jour un certain nombre de soumissions, chaque reportage sélectionné fait l’objet d’un réel coup de coeur. Ce choix est totalement subjectif, il ne remet jamais en question la qualité du reportage soumis ni celui de l’univers présenté.
En combien de temps as-tu réussi à vivre de ton blog ?
J’ai démarré ce blog comme un loisir en parallèle de mon « vrai » travail. Je postais des articles de manière épisodique, quand j’avais le temps et l’inspiration.
Deux ans après le lancement du blog, j’ai tout plaqué et pris la décision de lancer ma société d’organisation de mariages. La même année, j’ai mis en place une petite routine éditoriale. Chaque jour ou presque je publiais un article. La régularité est essentielle quand on souhaite faire grandir un blog. Et le travail paye. Le lectorat a suivi et les clients aussi !
La décision de monétiser mon blog est arrivée très tardivement. Un petit souci de légitimité et de priorité je crois :)
Au final, cela fait à peine 4 ans que j’ai mis en place des partenariats payants sur le blog. La première année, j’ai réalisé un petit CA de 5K€. Puis, il s’est rapidement multiplié par 4. Et depuis deux ans, j’ai enfin trouvé un business model qui fait sens par rapport au travail capitalisé.
Mais aujourd’hui le blog n’est pas ma seule source de rémunération. Mon agence QUINZEAVRIL regroupe plusieurs projets :
- Le coaching d’entrepreneur en one-to-one
- La direction artistique de shooting
- La création d’outils de communication : Dossier de Presse / Plaquette commerciale / Site Web / Catalogue produits…
- Le Blog de Madame C
- L’organisation du festival KIDS etc lancé fin 2015
- Le dernier né, Sunday Grenadine : un blogzine lifestyle dédié à la famille.
Une créatrice m’a qualifiée récemment de « slasheuse », je crois que c’est le terme approprié :)
Comment, je m’organise ? Je me lève très tôt et je rêve grand.
Quelles sont tes sources de monétisation sur le blog ?
Les Bannières
Cela a été durant 2 ans la seule source de rémunération du blog. Mais avec le boom du smartphone et du responsive, les formats ont changé et les bannières sont aujourd’hui moins prisées.
Le Carnet d’adresses
Depuis 1 an, le carnet d’adresses est devenu payant. Cela a été une longue réflexion car je pense toujours aux lecteurs et à leurs besoins. Durant 6 mois, j’ai repensé chaque détail de ce nouveau carnet d’adresses. Recherche par catégorie professionnelle, par région, une fiche personnalisée plus détaillée et la possibilité de le consulter en français et en anglais. Un atout différenciant pour les lecteurs étrangers et les professionnels qui souhaitent toucher cette cible.
Selon leur budget et leur stratégie de communication, les professionnels ont le choix entre un abonnement de 6 mois ou d’un an.
Avec le recul, c’est certainement la meilleure décision que j’ai prise pour le blog. J’ai reçu un super accueil et je reçois beaucoup de demandes mais il est hors de question de faire du remplissage. La sélection est exigeante car je veux qu’elle soit qualitative et en phase avec l’univers du blog.
L’affiliation
Quand une lectrice décide d’acheter un produit en passant par la boutique du blog, je touche une commission via la plateforme d’affiliation concernée. Et c’est complètement transparent pour le client puisque cela n’impacte pas le prix du produit. Ce coût est répercuté directement sur la marque « annonceur ». C’est un bon deal puisqu’au final tout le monde est gagnant. Et je ne sélectionne que des produits coups de coeur :)
Alors oui, c’est un vrai travail de fourmi mais c’est devenu une source de rémunération complémentaire qui est toujours bonne à prendre. Pour vous donner une idée, je gagne grâce à ce système dans les 10.000€/an.
Les articles partenaires
Etant très sélective, je refuse 80% des propositions d’articles sponsorisés. Sur les 200 articles publiés par an, je n’accepte que 5 collaborations.
Pourquoi ? La plupart du temps car les univers ne matchent pas avec celui du blog ou les attentes du lectorat. Je pourrais gagner bien plus d’argent mais il est hors de question de transformer l’éditorial du blog en fourre-tout publicitaire. J’aime l’idée d’être sélective pour les lecteurs mais aussi pour les partenaires qui m’accordent leur confiance.
Les mises en avant sponsorisées sur les réseaux sociaux
Là aussi je vais encore vous surprendre mais sur @leblogdemadamec, les mises en avant « sponsorisées » sont rarissimes. Le compte a été lancé le 20 novembre 2016 et il a encore
Sur Facebook, même combat. Je propose en revanche des « BOOST DE PUBLICATION » aux marques afin que leurs articles soient plus visibles. C’est devenu un peu la jungle avec le nouvel algorithme.
Ce qui t’agace le plus dans ton rapport aux marques ?
Le manque de considération. Ce n’est pas une généralité mais c’est assez récurrent.
De vous à moi, c’est usant quand une marque t’envoie son « Responsable de Communication » pour troquer tes services. Quand je leur retourne mon kit média, la réponse ne se fait pas attendre :« Nous n’avons pas de budget alloué à cette opération ». Ce à quoi je réponds de manière tout aussi polie et directe : « je n’ai pas de temps de travail « gratuit » alloué à votre communication de marque ». (Logique, non ?)
A l’heure de la craftérisation, les marques ont adapté leur communication. Pour renforcer ce sentiment de proximité et toucher leur public, elles ont recours aux influenceurs via les réseaux sociaux. Le deal est simple, pour gagner en visibilité, les marques suggèrent aux influenceurs de vanter les mérites de leurs produits auprès de leur communauté. En échange, l’influenceur est rémunéré ou on lui propose des produits en nature. Je ne remets pas en question ce système qui s’adapte aux nouvelles tendances de consommation. J’ai moi-même accepté de jolis cadeaux en tant que Maman sur des produits coups de coeur que j’aurai pu acheter. En revanche, via le blog de Madame C je m’y refuse. Car c’est mon travail et je ne paye pas mes factures, ni mes courses, en cartes cadeaux.
Quelle est ta position sur les #fakefollowers ?
Pathétique.
C’est comme si j’apprenais à mes gamins l’art de la triche pour réussir à l’école. Certains professionnels du mariage cautionnent cette pratique pour attirer dans leurs filets les futurs mariés. Ils assimilent ça à une « pratique commerciale » au même titre qu’une publicité ou un post sponsorisé. Mais acheter des faux followers et des faux « j’aime » pour montrer ô combien on est populaire, j’avoue qu’à part flatter leur égo, je ne vois pas où se cache la pratique commerciale ? Et soyons clairs : CE N’EST ABSOLUMENT PAS DE LA PUBLICITÉ !
Alors je dis non à cette pratique et j’en profite pour partager le reporting de mes deux comptes instagram sur HypeAuditor :
Pour ceux et celles qui aimeraient creuser la question, je vous invite à visionner la vidéo de Guillaume Ruchon aka @guiruch :
Et je rappelle que développer son compte instagram est une travail long et chronophage. Mais pour celui qui veut, tout est possible. Il suffit de travailler, pratiquer le test and learn afin de bien connaître sa communauté. A titre d’exemple, @leblogdemadamec prend en moyenne 700 followers par mois et c’est un travail de chaque jour.
Comment vois-tu l’évolution de ton activité dans les années à venir ?
Il n’y a pas de plan. Je ne me vois pas bloguer mariage jusqu’à mes 60 ans, mais je ne me pose pas trop de questions. Je vis dans le présent et ne manque pas de projets :)
Et pourquoi pas un blog pour le 3ème âge ? Mémé C, ça claque !
Quels sont tes nouveaux projets ?
Je travaille actuellement sur un projet fou autour du mariage, mais cela demande de gros investissements donc à suivre…
Et je lance d’ici la fin du mois un nouveau concept tourné vers l’entreprenariat au féminin. L’idée étant d’organiser des retraites créatives sur 4 jours pour partager, s’inspirer et s’évader. La première retraite aura lieu en octobre à Marrakech dans un cadre absolument dingue. #staytuned
Quel est le secret de ta réussite et ta longévité ?
« Je pense que tout est possible à qui rêve, ose, travaille et n’abandonne jamais » – XAVIER DOLAN
Cette petite phrase est mon mojo. Il n’y a pas de secret, juste beaucoup de travail et de volonté.
Et quelques règles qui me permettent d’avancer dans le bon sens :
- Je ne cherche pas à ressembler à mon voisin, je préfère la version originale.
- La concurrence est saine car elle tire vers le haut.
- Je ne perds pas mon temps à critiquer, envier ou ronchonner.
- Je suis seule maître de mes réussites et de mes échecs
- Je n’accorde mon attention qu’aux personnes qui me renvoient de la bienveillance, les autres je zappe.
- Je n’ai aucun regret, toutes les expériences que j’ai vécu m’ont été profitables.
- J’aime la vie, l’amour, la famille, l’amitié. Et je la consomme avec une maxi dose de mordant et de générosité.
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