Ce matin en ouvrant les yeux, j’ai souhaité de toutes mes forces n’avoir fait qu’un vilain cauchemar. Me réveiller, attraper mon téléphone et lui chanter avec ma voix débile des grands jours : « Happy Birtday to youououououou Môman ! » . 55 ans, ça aurait été un grand jour…Mais bien évidemment pas de cauchemar, juste la triste réalité. Le cœur serré, je me suis levée et j’ai ouvert ma petite boîte rouge. Quelques trésors y dorment secrètement… Mon premier petit chausson de naissance, un mètre dont on ne lit plus les mesures, 2 photos d’identité, une mèche de cheveux d’un amoureux esseulé offert à sa belle (mon père était un grand romantique) et quelques bijoux en argent.
Rien d’extraordinaire, juste quelques objets témoins d’une vie en dents de scie. Des petites choses que j’oublie la plupart du temps dans un petit coin de mon bureau mais qui sont là… A certaines dates anniversaires, je sors cette petite boîte de sa cachette. Pas de lamentations abusives, je vous rassure. Juste quelques secondes furtives où le temps s’arrête et où finalement, j’ai l’impression de pouvoir être avec elle. Mais en soit, c’est idiot. Elle détestait son anniversaire ! Et ses cinquante cinq ans auraient signé son aversion définitive envers le temps qui passe…
Entre colère et tristesse, j’ai étouffée quelques sanglots et j’ai délicatement refermé la boîte d’un jour pas comme les autres.
Happy birtday to youououououooooooooo Môman !